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Red Hot Chili Peppers par Chilipepz

Los Angeles, Californie, 1983. Devant un public sidéré, quatre agités envahissent la scène du Rhythm Lounge, pour un set d’ouverture tendance freak show d’à peine 3 minutes mais qui laissera en extase la majeure partie de l’assemblée. Vingt ans plus tard, en 2003, les Red Hot Chili Peppers achèvent une tournée mondiale triomphale consécutive à la sortie de leur huitième album, By The Way.
Les Chili Peppers ont traversé le temps, les modes et les péripéties de 20 ans de carrière sans jamais perdre leur intégrité ni laisser leur talent s’engourdir dans les abîmes du showbiz. Car le moteur du groupe, c’est l’amitié et l’amour de la musique."Il ne faut jamais oublier qu’à l’origine le groupe est une affaire de potes, une affaire d’amitié qui ne s’est jamais démentie et je pense que cela nous a fait beaucoup progresser en maturité." (Flea, 1995) "Il faut évidemment beaucoup d’amitié et de compréhension pour qu’un groupe puisse rester uni pendant si longtemps tout en continuant à faire des choses différentes à chaque disque. Si nous ne nous aimions pas sincèrement les uns les autres, je pense que ce groupe aurait cessé d’exister depuis longtemps. On a connu ensemble des tragédies et des expériences formidables et on a toujours voulu créer quelque chose d’honnête, un mélange d’âme et de puissance." (Anthony Kiedis, 2002)

Tout a commencé un jour de 1977 au lycée de Fairfax, L.A. Michael Balzary, jeune homme plutôt timide mais parfois un peu teigneux, attrappe un autre lycéen, à qui il garde rancune pour on ne sait quelle raison, avec la ferme intention de lui flanquer une bonne raclée, quand son projet se voit dérangé par l’arrivée intempestive d’un original nommé Anthony Kiedis, qui vole au secours de son unique ami et compte bien le défendre férocement: "Lâche-le immédiatement, ou tu vas le regretter", menace-t-il. Michael, intimidé par le regard décidé de son antagoniste, préfère battre en retraite. L’histoire aurait pu s’arrêter là, n’eût été le caractère excentrique des deux personnages. Quelques temps plus tard en effet, lorsqu’ils se croisent à nouveau, l’hostilité a disparu pour laisser place à la sympathie d’une amitié naissante; car leur marginalité commune les rapproche. "Il était anormal, et j’étais anormal, alors nous avons décidé de l’être ensemble" dira plus tard Flea. Dès lors, ils deviennent inséparables et progressivement leur bande s’agrandit de quelques autres farfelus que Michael a rencontré au collège, parmi lesquels Hillel Slovak, Jack Irons, Alain Johannes et Keith Barry. Leur petit groupe s’intitule Los Faces, tous font preuve d’un goût prononcé pour la musique - tous sauf Anthony sont musiciens - et partagent leurs expériences personnelles comme leurs découvertes artistiques au fil du temps.

Johannes, Slovak et Irons jouaient depuis plusieurs années ensemble, ayant formé dès le collège le groupe Chain Reaction, qui aux alentours de 1978 changea de nom pour Anthym, avec Alain à la guitare et au chant, Jack à la batterie et Hillel à la guitare. En manque d’un bassiste stable, ils demandent alors à Michael, qui entre-temps s’est attribué le surnom définitif de "Flea", de les rejoindre à ce poste; celui-ci démarre la basse quasiment "sur le tas", encouragé surtout par Hillel; mais à mesure que son style s’affinera, son influence introduira de plus en plus de funk dans les compositions du groupe. Anthym gagne progressivement une petite renommée en ville, écumant régulièrement les bars et les petits clubs d’Hollywood. Anthony n’est évidemment pas le dernier à venir les applaudir, il les suit partout et devient même le présentateur attitré de leur concerts, ponctuant leurs entrées sur scènes de poèmes et d’histoires drôles de son cru pour chauffer la salle, et déclamant de toute la force de ses poumons la phrase d’introduction qu’il a inventé : "Cal Worthington les appelle les plus grands rockers de L.A., leurs parents les appellent des tarés et les filles les appellent tout le temps. Mais moi je les appelle comme je les vois, et je les appelle...AAANTHYYYYM!!!". En 1980, les Los Faces terminent leur dernière année de lycée et se consacrent désormais le plus possible à la musique, devenue pour eux une véritable passion. Anthony, Hillel et Jack suivront cependant des cours à l’université, rapidement abandonnés. Durant l’été 1981, Flea quitte Anthym ; il rejoindra quelques mois plus tard Fear, groupe punk local mené par Lee Ving, où il finira d’ailleurs par s’ennuyer, car on lui demande de limiter au stricte minimum son jeu habituellement dense et énergique en utilisant le médiator; de plus, son extravagance n’est pas pour plaire à tout le monde, et ses frasques sauvages inquiètent les autres membres du groupe, un comble pour des punk rockers toujours précédés de leur réputation style affreux, sales et méchants ! Flea leur donnera donc sa démission deux ans plus tard.

e leur côté, les trois membres d’Anthym se renomment What Is This et poursuivent leur route avec un nouveau bassiste, Chris Hutchenson ; cependant Flea, Hillel et Jack continuent à jammer ensemble à l’occasion. Au printemps 1983, le trio est de nouveau réuni, lors d’une préstation entièrement improvisée au Rhythm Lounge, cette fois avec Anthony au micro, rappant sur un poème qu’il avait passé toute une nuit à écrire, peu de temps auparavant ; ils apparaissent pour l’occasion sous le nom de Tony Flow And The Miraculously Majestic Masters Of Mayhem. "Notre tout premier concert fut une énorme farce. Gary Allen, un bon ami à nous, faisait une sorte de numéro de cabaret étrange et un peu barré, une danse synchronisée en costume de freaks, et il nous avait demandé de trouver un lever de rideau dans le même esprit pour compléter la farce. Finalement, on s'est trouvé nous-mêmes - Anthony, Hillel, Jack et moi - mais sans avoir répété, ne serait-ce qu'une seule fois... J'avais une ligne de basse funky, Anthony un poème et aucune expérience du micro. Nous jouâmes ce seul et unique morceau mais, à la fin, les gens étaient devenus comme fous, hystériques ! C'était ‘Out In L.A.’ " (Flea, 1993). Quoi qu’il en soit, cette "blague" fonctionne si bien qu’elle se répand comme une traînée de poudre par toute la ville, et au concert suivant des quatre compères, un public intigué s’entasse dans la petite salle pour voir de plus près ces phénomènes.
Bien plus, cette performance se révèle décisive pour l’avenir du groupe, car ils se découvrent ce soir-là une merveilleuse alchimie qui sera l’essence même de leur musique, et décident donc de poursuivre leur aventure commune; ils remettent ça quelques jours plus tard, s’étant définitivement rebaptisés The Red Hot Chili Peppers, et commencent alors à tourner régulièrement dans la ville. Quelques mois plus tard, leur renommée leur vaut déjà de figurer à l’affiche d’un mini-festival avec Run DMC. Anthony raconte: "Nous avons beaucoup accompli durant les premiers mois, nous avons écrit un tas de bonnes chansons et développé un circuit live régulier dans les clubs d’Hollywood, ce qui était vraiment tout ce que nous avions souhaité faire - jouer dans ces clubs." La plus mémorable de ces apparitions eut lieu au Kit Kat Club, une boîte de strip-tease où, voyant que les jeunes filles dénudées leur volaient la vedette, ils convinrent d’un rappel plus adéquat pour l’endroit et remontèrent sur scène dans un costume qui deviendrait par la suite la "marque de fabrique Red Hot Chili Peppers", à savoir nus comme des vers, une chaussette trônant sur les génitoires - blague maintes fois expérimentée en privé lors de "sorties" entre potes à une époque où Flea, Anthony et Hillel partageaient le même appartement hollywoodien - ce qui ravit le public mais rendit curieusement furieux le patron du club.

A la même époque, Flea se voit proposer un poste permanent de bassiste pour Public Image Ltd., le groupe de John Lydon (ex-Johnny Rotten des Sex Pistols); bien qu’il avoue avoir hésité, tenté de rejoindre des artistes qui comptèrent parmi ses idoles punk, il refusera, étant bien plus curieux de découvrir l’avenir du groupe à la création duquel il avait participé, et qui à présent commençait à véritablement se faire un nom. Car pendant ce temps les rumeurs de leurs performances se propagaient par l’intermédiaire de divers "découvreurs de talents" qui à cette époque se plaisaient à hanter les petites salles à la recherche de la perle rare, et parvinrent ainsi jusqu’aux oreilles de plusieurs majors. A peine 6 mois après ses débuts, le groupe est contacté par EMI America et signe quelques jours plus tard un contrat portant sur sept albums avec la maison de disques. A l’automne 83, ils enregistrent une première démo au Bijou Studio de Los Angeles, produite par Spit Stix, batteur de Fear. Mais par malchance, What Is This de son côté vient de signer avec MCA, et Hillel et Jack, pris entre deux feux, choisissent naturellement de rester avec le groupe auquel ils se sont consacrés depuis plus de 6 ans, plutôt que ce groupe-blague au futur tout de même incertain; ils enregistreront un premier maxi, Squeezed, qui sort en janvier 84.


Choc pour Anthony et Flea, qui doivent leur trouver des remplaçants. Ils optent pour Cliff Martinez, un batteur de leur connaissance, et pour un guitariste professionnel nommé Jack Sherman. Mais sans Slovak et Irons, la connexion n’est plus aussi profonde. Le groupe rentre en studio début 1984 et se fait une joie d’avoir obtenu comme producteur l’un de leurs maîtres à penser, Andy Gill, ex-membre des Gang Of Four qui furent pour eux une influence funk énorme; mais leur enthousiasme retombe vite et la rencontre tourne au vinaigre lorsqu’ils constatent quel conflit culturel les sépare: Andy Gill, désormais adepte des nouvelles technologies et du funk de salon préformaté, voudrait leur imposer machines et boîtes à rythmes, tandis que le groupe cherche simplement à capturer sur disque toute la puissance explosive dont ils se savent capables. "Il lui semblait nécessaire que nous utilisions des machines à la place de la batterie, parce que c’est ça qui passait à la radio à l’époque. Il considérait que nous devions faire tout ce qu’il fallait pour se conformer au son de la radio." (Anthony, 1989)"C’était notre premier disque, et notre but était d’être punk-rock avec le funk, et nous n’allions pas compromettre notre son qui était basé sur une basse et une batterie organiques. Nous avions un point de vue sérieusement différent sur la façon de faire les choses. Au lieu de finir avec un disque qui soit du funk tranchant ou du pop-funk ramolli, nous avons fini avec un disque entre les deux." (Flea, 1989). L’expérience tourne court et l’enregistrement est avorté à mi-chemin, et le premier album The Red Hot Chili Peppers qui sort en été 84 ne dure qu’une trentaine de minutes seulement. Ils tournent cependant un clip video pour "True Men Don’t Kill Coyotes".

A partir de ce moment le groupe enchaîne les concerts sans relâche, la tournée étant gérée par leur nouveau manager Lindy Goetz, et leur circuit s’agrandit peu à peu à tous les Etats-Unis. En 1985, Hillel, estimant que le futur des Red Hot Chili Peppers est plus prometteur et pressentant que ce groupe lui convient mieux, abandonne What Is This - alors que le groupe, peu de temps après la sortie de leur premier album, envisageait de nouvelles sessions d’enregistrement - pour reprendre la place de Jack Sherman (ce dernier attaquera d’ailleurs infructueusement le groupe en justice des années plus tard, estimant son contrat bafoué). Son retour est un premier soulagement, et peu après le groupe retourne en studio, cette fois-ci à Detroit avec à la production le Grand Maître du Funk, George Clinton himself, qui profite de l’occasion pour inviter nombre de ses amis, artistes de légende, à participer aux sessions (Maceo Parker, Robert Johnson, Fred Wesley...); les Chili Peppers retrouvent le sourire et s’en donnent à coeur joie. A l’arrivée, Freaky Styley est déjà bien plus à la hauteur de leurs aspirations; l’album sort en septembre 1985, et leur offre la reconnaissance aux Etats-Unis, tandis que dans le reste du monde il passe relativement inaperçu. "Jungle Man" et "Catholic School Girls Rule" font l’objet de vidéos, et "Hollywood", reprise de l’"Africa" des Meters, sort en single. La tournée qui s’ensuit s’ouvre cependant à quelques pays européens (Angleterre, Allemagne), où leur désormais célèbre gag de la chaussette et leur humour à tendance pelvienne est parfois mieux accueilli, sinon mieux compris qu’aux USA.

Plus que jamais l’amitié vainc tous les obstacles, puisque Jack Irons, après quelques hésitations, a suivi l’exemple d’Hillel et rejoint les Red Hot Chili Peppers pour remplacer Martinez début 1986. Le line-up original est à nouveau réuni, les concerts s’enchaînent , le groupe tourne souvent en compagnie de leurs amis de L.A. Fishbone et Thelonious Monster. En mai 87, ils commencent l’enregistrement d’un nouvel album dans les studios Capitol avec Michael Beinhorn, choisi comme producteur, après le refus de Rick Rubin.

Plus que jamais l’amitié vainc tous les obstacles, puisque Jack Irons, après quelques hésitations, a suivi l’exemple d’Hillel et rejoint les Red Hot Chili Peppers pour remplacer Martinez début 1986. Le line-up original est à nouveau réuni, les concerts s’enchaînent , le groupe tourne souvent en compagnie de leurs amis de L.A. Fishbone et Thelonious Monster. En mai 87, ils commencent l’enregistrement d’un nouvel album dans les studios Capitol avec Michael Beinhorn, choisi comme producteur, après le refus de Rick Rubin. L'album The Uplift Mofo Party Plan sort en septembre de la même année, et le groupe s’en estime pleinement satisfait, Beinhorn ayant réussi à saisir au vol l’énergie live de leurs prestations. La victoire reste cependant limitée; EMI refuse de sortir le single "Behind The Sun" - qui sortira finalement en 92 et connaîtra même un certain succès - lui préférant "Fight Like A Brave". Les Peppers persévèrent cependant et poursuivent les tournées, qui ne se limitent désormais plus aux clubs, le groupe remplissant de plus en plus souvent des salles plus grandes, avec Faith No More ou les Beastie Boys en premières parties. En mai 88, ils profitent d’un détour par Londres pour immortaliser sur le même passage clouté d’Abbey Road leur parodie en chaussettes de la célèbre pochette des Beatles. La photo illustrera la couverture de The Abbey Road EP, un maxi compilant des titres des trois albums, qui sort en été cette année-là. Il est à noter que cette image récurrente des "cocks on socks" se propage et leur vaut vis-à-vis du grand public une certaine réputation - dont ils se passeraient volontiers - d’attardés aussi machos qu’obsédés par le sexe, les médias faisant habituellement très rapidement leurs choux gras des suggestions choquantes et des préjugés faciles. Cette image qui leur collera à la peau des années durant, alimentant aussi bien les questions des journalistes que les commentaires d’associations parentales pour la censure, finira même par leur causer quelques soucis, malgré leur défense véhémente. "Malheureusement, certaines personnes ne regardent que la sauce, et oublient de regarder le menu. Donc c’est devenu en quelque sorte un fardeau d’être obligé de répondre au "phénomène chaussette". Ce n’est qu’un détail! Ce n’est qu’un tout petit épisode parmi tout ce qu’on a fait; cela avait pour simple but d’exprimer un certain mépris pour les conventions, à dire qu’on a pas à être habillé avec un pantalon et une chemise pour monter sur scène." (Anthony, 2002) "Je suis tranquille avec moi-même. Mais étant si populaire maintenant, ça m’énerve d’être perçu d’une manière qui ne me convient pas - comme un misogyne ou un homophobe ou quelqu’un de désagréable envers les autres. Je dois faire attention à ne pas dire des choses qui pourraient être mal comprises." (Flea, 1992).

En juin 88, ils sont de retour à Los Angeles et préparent l’opus suivant, quand l’horizon s’obscurcit dramatiquement: le 27 juin, Hillel Slovak est retrouvé mort d’une overdose. Grandir à Hollywood n’a pas que des aspects bénéfiques, et la drogue était en effet présente dans le groupe depuis plusieurs années, y compris les drogues dures, mais si concernant Flea il s’agissait plutôt d’un usage occasionnel, bien que récurrent durant toute une période de sa vie, Anthony et Hillel s’enfonçaient de plus en plus dans une spirale addictive. Et là où Kiedis admettait avoir un sérieux problème, acceptant de se soigner lorsque Flea lui exprima son angoisse à l’idée que ses amis étaient en danger, Hillel s’isolait encore et toujours, refusant l’aide de ses amis, et s’il entrevoyait la nécessité de sortir de la drogue, il préférait compter sur ses efforts personnels, qui malgré le soutien affectif de ses proches, échouèrent au moment même où tous le croyaient tiré d’affaire depuis un certain temps. Pour ses trois camarades, le choc est énorme et les esprits partent à la dérive: Jack Irons, miné psychologiquement par la mort de son meilleur ami, quitte le groupe; Anthony, à la recherche de la paix intérieure, s’isole dans un petit village mexicain, profitant ainsi de cinq semaines de méditation et de calme pour "décrocher"; Flea se consacre à sa famille en attendant la naissance de sa petite fille. Mais lui et Anthony prennent très vite conscience que les Red Hot Chili Peppers représentent désormais toute leur vie, aussi décident-ils de continuer malgré les épreuves. "D’un seul coup, notre meilleur ami meurt, et nous voilà plongés dans la consternation la plus totale et complètement découragés. Ensuite Jack est parti parce qu’il ne parvenait pas faire face au souvenir quotidien de la mort d’Hillel. Ce n’était pas un sentiment de panique parce que la chose la plus importante n’était pas ‘Nous devons faire ce disque pour qu’il sorte l’année prochaine’, c’était: ‘Regardons un peu où en sont nos putain de vies et ce que nous devons faire pour ne pas perdre encore une autre personne’. Je pense que nous avions tous besoin de temps pour nous y retrouver. La question de savoir si nous voulions continuer le groupe ne se posa jamais, parce que je pense que nous savions dans nos coeurs que nous le voulions, et que nous voulons toujours jouer dans les Red Hot Chili Peppers." (Anthony, 1989)

Ils doivent retrouver guitariste et batteur. Fin Août, ils embauchent Darren "DH" Peligro (ex-Dead Kennedys), à la batterie, et DeWayne "Blackbird" McKnight, ex-guitariste du P-Funk, pour remplacer Hillel. Mais si tous deux sont de bons amis du groupe et des musiciens de talent, la mayonnaise ne prend pas. Fin 88, Flea jamme avec DH et John Frusciante, un jeune guitariste, fan pur et dur des Chili Peppers gravitant dans le sillage du groupe depuis ses débuts. Séduit par son talent à la guitare (la ressemblance de son style avec celui d’Hillel est frappante, selon Alain Johannes, John serait son "clone absolu") tout comme par la bizarrerie du personnage ("tout droit sorti d’un film de John Waters" commente Anthony), Flea propose à Kiedis de l’intégrer au groupe, pour remplacer Blackbird, ce dernier ayant laissé le poste vacant au bout de quelques shows seulement. Jetant un regard assez incrédule sur les tout juste 18 ans du jeune homme, Anthony accepte cependant de l’accompagner à une audition de Thelonious Monster, alors à la recherche d’un guitariste; Bob Forrest à son tour se montre méfiant face à l’inexpérience apparente du candidat. Mais à peine la session terminée, il a changé d’avis et lui aurait immédiatement tendu stylo et contrat si Anthony, retourné lui aussi par la prestation, ne l’avait déjà kidnappé pour en faire un Pepper officiel. "Nous l’avons vu et nous l’avons entendu jouer, et on était là: ’Ce n’est pas possible, ça doit être un don du Ciel !’ " (Anthony, 2002) "Anthony l’a vu jouer avec Thelonious Monster, et il m’a dit, tu vois, genre: ‘C’est le mec qu’on cherche, c’est ce mec-là, c’est lui !’ et je lui ai répondu ‘Hey, je te l’avais bien dit!’"(Flea, 2002).

Ils programment donc quelques concerts avec leur nouvelle recrue, mais c’est alors Peligro qui débarque peu après, se rendant compte qu’il ne convient décidément pas à ce groupe. Aussi, début 1989, une grande audition d’une trentaine de batteurs est organisée. John raconte: "Un jour, cette fille vint me voir à un concert de Public Enemy et elle dit ‘J’ai votre batteur, j’ai trouvé votre batteur !’ et elle avait en effet un batteur, et elle me dit ‘Ce mec bouffe de la batterie pour son petit-déjeuner !’ et quand j’en ai parlé à Flea, on était tous là ‘Il bouffe de la batterie pour son petit-déj’ ! J’ai jamais rien entendu d’aussi débile!’ " Ce batteur miraculeux, c’est Chad Smith, qui continue: "Je suis donc arrivé avec mes caisses et j’ai décidé de mettre toute la gomme. Quand j’ai eu fini de jouer, ils étaient pliés par terre, raides morts de rire. J’ai bien pensé qu’il ne me restait plus qu’à plier bagage et à rentrer chez moi. Mais, finalement, ils m’ont pris." Le fait est qu’ils furent visiblement impressionnés, après un défilé de batteurs plutôt médiocres, de voir débarquer un grand escogriffe venu de Detroit, baraqué et chevelu comme un fan d’Iron Maiden, qui se mit à fracasser méthodiquement ses fûts avec la puissance de "dix éléphants sous stéroïdes", en hurlant comme un dératé des insanités à l’adresse de ces trois demi-portions histoire de bien leur montrer qu’ils ne lui faisaient pas peur du tout! "Et le lendemain, après qu’on l’ait vu jouer, on était là: ‘Mais c’est vrai, il bouffe vraiment de la batterie pour son petit-déjeuner !’ " conclut John. Chad à peine intégré, le combo repart sur les routes pour une tournée américaine, puis au cours du printemps, ils rentrent en studio, à nouveau avec Michael Beinhorn, mais cette fois le groupe s’entend mal avec son producteur, trop pointilleux semble-t-il; les sessions sont interrompues alors que 11 morceaux seulement ont été mis en boîte. Une reprise du "Fire" de Jimi Hendrix, chute de studio de l’époque Uplift Mofo, et "Taste The Pain", enregistré pour une bande originale de film, complétèrent le tracklisting. Malgré ces difficultés, Mother’s Milk, qui sort durant l’été 89, est un album puissant et plus punk que jamais, et le succès de l’exportation de "Knock Me Down" puis de "Higher Ground" (reprise de Stevie Wonder) dans le monde entier, ouvre enfin au groupe les portes d’une reconnaissance internationale, tandis qu’aux Etats-Unis la polémique se concentre surtout sur la pochette de l’album. Ils tournent alors de nouveau aux USA à la fin de l’année, puis en Europe et au Japon en 90, où dans beaucoup de pays "Higher Ground" ainsi que "Show Me Your Soul" (enregistré pour la B.O. du film Pretty Woman) les ont propulsé en haut des charts. Ils emmènent avec eux des choristes et leur ami de Fairfax Keith "Tree" Barry au saxo ténor. Leurs performances sont excellentes, les membres du groupe ont retrouvé la magie d’une nouvelle alchimie qui s’approfondit à mesure qu’ils se connaissent mieux. Le groupe, lassé de son conflit perpétuel avec EMI, qui espère d’eux des chansons au format pop-radio, comme de l’inefficacité de la maison de disque, rompt son contrat, signant après diverses parlementations pour trois albums chez Warner Bros Records, qui brûle ainsi la politesse à Sony et au label de Rick Rubin, ce dernier se voyant en revanche proposer la production du prochain album; il sera désormais leur producteur attitré.

L’enregistrement a lieu en mai et juin 1991, dans une grande villa des collines d’Hollywood, autrefois séjour de prédilection de nombreuses célébrités, emplie d’esprits pacifiques et d’habitants de dimensions parallèles, et transformée en studio pour l’occasion. Ce lieu très intimiste où les Chilis s’installent pendant deux mois sans presque aucun contact extérieur, renforce leur amitié et démultiplie leur créativité et leur harmonie musicale. Aussi n’est-il pas étonnant que Blood Sugar Sex Magik, qui sort avec fracas en septembre 91, sonne comme un chef-d’oeuvre de spontanéité. L’album est acclamé dans le monde entier; les singles "Give It Away" et "Under The Bridge", colportés par MTV et les College radios, permettent à Blood Sugar de se classer en haut des charts internationaux; aux Etats-Unis, il trônera pendant un an parmi le classement du Billboard Chart. Coup de théâtre: le succès pour les Red Hot Chili Peppers, enfin? "Well, qu’est-ce que le succès? Ce mot a un sens différent pour bien des gens. Vous savez, je crois qu’on a eu du succès dès le premier jour où l’on a joué ensemble, tout simplement parce qu’on faisait un truc auquel on croyait. Jouer de la musique devant des gens, qu’ils soient deux ou deux millions, c’est avoir du succès.", commente Anthony. Succès commercial incontestable, en tous cas. Le groupe remplit désomais des salles immenses, la tournée qui s’ensuit démarre sur les chapeaux de roues, les concerts affichent complet soir après soir.

Mais c’est justement ce succès brutal qui inquiète, voire terrorise, le jeune John, qui n’a pas envie de voir le groupe qu’il aimait justement pour son originalité, se vendre et jouer dans des stades comme n’importe quel Guns N’ Roses, estimant qu’il y perdrait son âme. "J’avais l’impression d’être en train d’abandonner la partie artistique de ma vie" expliquera-t-il. Il passe par une période d’incertitude et de désespoir, qui le conduisent, en mai 1992, en plein milieu d’une tournée japonaise, à donner sa démission définitive. Pour les autres membres du groupe, son départ est un choc, mais pas une surprise: depuis plusieurs mois, l’amitié qui avait lié John et Anthony paraissait totalement brisée, ils ne se parlaient pour ainsi dire plus et Flea se morfondait de voir John malheureux au sein du groupe. Sur scène, le froid s’installait et tous quatre paraissaient de plus en plus distants, Frusciante bâclant volontairement les morceaux pour exprimer son angoisse et sa colère. Quoiqu’il en soit, les Chili Peppers sont pris au dépourvu, ayant besoin d’un nouveau guitariste pour assurer la tournée australienne puis le festival Lollapalooza. C’est un ami, Arik Marshall, qui prend le poste, mais malgré son talent exceptionnel l’alchimie avec Flea et Chad laisse à désirer, et Arik quittera le groupe après la fin de la tournée. C’est au retour de cette même tournée que Flea s’effondre, victime du syndrome de fatigue chronique, dont il mettra des mois à se débarasser avant de sombrer, à la fin de l’année 93, dans une grave dépression, aggravée par la mort de son ami River Phoenix. "Je suis tombé très malade, j’étais épuisé, au fond du gouffre, seul, déprimé, misérable, cassé..." se souvient-il.

Pendant ce temps, Kiedis, persuadé que le seul espoir réside en la personne de Dave Navarro, bien connu pour ses services au sein de Jane’s Addiction, n’a cessé de le harceler pour lui faire rejoindre les Peppers. Celui-ci hésita d’abord, prétendant avoir d’autres projets en cours, puis finit par accepter. Le 5 septembre 1993, Navarro est officiellement le nouveau guitariste des Red Hot Chili Peppers. Cependant, si talent et envie de jouer sont certes présents, reste aux quatre larrons à faire connaissance et à construire leur amitié comme leur harmonie, et ils ne commenceront à travailler sérieusement sur l’album qu’à la fin de l’année 94. La première grande apparition live du nouveau line-up a lieu au festival de Woodstock en août 94, lors d’un show légendaire avec entrée sur scène en costume d’ampoule électrique et conclusion très "hendrixienne" avec perruque afro à la clé. L’album, toujours sous la houlette de Rubin, progresse lentement, avec un Anthony Kiedis plongé dans un profond blocage de parolier qu’il décrit évasivement comme "une tragédie personnelle irrésolue", et le travail s’effectuant entièrement en studio, selon la méthode habituelle de Dave, et non plus lors de jam sessions comme le voulait la tradition pepperienne de composition. One Hot Minute sort en septembre 95, et révèle une atmosphère très sombre, un son lourd et percutant très marqué par le style de Navarro, avec pourtant bien des reminiscences de funk à la Blood Sugar Sex Magik dispersées au fil des morceaux. L’album marche bien, là encore le public est au rendez-vous, et côté presse les critiques sont très élogieuses. La tournée qui s’ensuit, interrompue fin 95 par un accident de Chad - qui se casse le poignet en jouant au softball - durera jusqu’à l’été 1996, incluant Europe, USA et Australie / Nouvelle-Zélande. Peu après leur retour, en février 97 Lindy Goetz prend sa retraite, et le manager des Peppers s’appelle désormais Louis Mathieu. A l’automne 96, le groupe enregistre une reprise des Ohio Players, "Love Rollercoaster", pour la B.O. du long métrage Beavis & Butthead Do America, faisant l’objet d’un clip-cartoon diffusé sur MTV.

A partir de là commence pour le groupe une année sabbatique, qui se transformera par la suite en une année "du rien". Les préoccupations personnelles de chaque membre du groupe affectent la progression des nouvelles compositions. Chad, nouvellement papa d’une petite fille, s’engage dans le projet solo de Dave, Spread - l’album qui en résulte sortira finalement en 2001 sous le nom de Dave Navarro, après que la majeure partie du travail de Chad en ait été évincée et une longue lutte avec les maisons de disques. Flea s’investit dans quelques participations parallèles (le morceau "Hard Charger" avec Dave et Porno For Pyros, "Radio Free L.A" avec Rage Against The Machine, quelques apparitions dans des films). Alors que de nouvelles dates de tournée pour la deuxième moitié de l’année 97 viennent d’être annoncées, Anthony se fracture 11 fois le poignet dans un accident de moto. Résultat, cinq heures passées sur le billard pour réparer les dommages, et un bras dans le plâtre pendant plusieurs semaines, qui aura pour conséquence l’annulation des dates de concert estivales. Seul un concert au festival du Mont Fuji, au Japon, est assuré; ce dernier sera d’ailleurs un fiasco, interrompu au bout de 40 minutes à cause du passage d’un ouragan sur la région au même moment. Ce sera le dernier concert des Red Hot Chili Peppers avec Dave Navarro, car peu après c’est au tour de Chad Smith de se démettre une épaule dans un accident de moto, et toutes les dates sont définitivement annulées. De plus, Jane’s Addiction s’est reformé, avec Flea à la basse pour combler le poste laissé vacant par Eric Avery. Ils répètent ensemble durant l’été et enregistrent quelques titres pour une compilation, Kettle Whistle, qui sort peu après; et, le 31 octobre 97, Jane’s Addiction entame une tournée US de cinq semaines.
De retour au bercail, Dave choisit de se concentrer en priorité sur son projet solo, forçant le reste du groupe à un immobilisme non voulu. Mais en réalité, tous se rendent compte que l’alchimie ne fonctionne plus très bien; ils décident donc d’un commun accord de se séparer. "Nous en sommes venus à une période avec Dave Navarro qui n’était plus aussi productive pour nous, car nous n’étions pas aussi profondément connectés qu’avant." (Flea, 2002) "Si l’alchimie ne tombe pas droit du Ciel, il est probable que la magie n’opère pas. Nous en sommes vraiment venus à apprendre la valeur de cette alchimie, et elle est essentielle à ce qu’on fait." (Anthony, 2002).

Entre-temps, John Frusciante n’a pas disparu des mémoires. Durant six ans, il a traversé de nombreuses épreuves à la recherche de son intégrité, la dépression, la toxicomanie, les remises en question, qui l’ont pendant un moment éloigné de la musique; il sort un album solo (Niandra Lades And Usually Just A T-Shirt, 1994), se produit lors de quelques concerts, puis part à la dérive au milieu des drogues, avant de sortir un nouveau disque (Smile From The Streets You Hold, 1997), et de finalement récupérer un peu de sa santé et de sa lucidité. Il n’a jamais perdu le contact avec Flea; au début de l’année 98, il est complètement rétabli et a retrouvé le goût de la vie et de la musique. Il a même tiré un trait sur la brouille qui le séparait d’Anthony, avec qui il a eu l’occasion de parler à nouveau. Un jour de printemps, Flea lui propose de venir jammer avec Chad dans son garage, puis carrément de revenir dans le groupe. A leur grande surprise, John accepte. Son enthousiasme efface tous les mauvais souvenirs. "Toute cette tristesse qui était arrivée, toute cette douleur, cela a tout simplement disparu. (...) Nous nous sommes regardés, nous savions ce qui s’était passé, nous savions quelles étaient nos erreurs, et nous savions que nous nous aimions toujours et que nous étions toujours connectés, et ça nous a suffi." (Anthony, 2002)

A la fin du mois d’avril, trois semaines après l’annonce du départ de Dave, John Frusciante est de nouveau le guitariste officiel des Peppers. En été 98, l’apparition sur scène du groupe réunifié lors d’un concert privé puis du festival Free Tibet crée l’effet de surprise. La cohésion des Red Hot Chili Peppers est à son apogée et le groupe retrouve une créativité débordante d’énergie. Les compositions reprennent à une vitesse éclair, il ne leur faut qu’un mois à peine pour mettre en boîte l’album suivant, Californication, qui sortira en juin 99. Le nouvel album, dans la lignée de Blood Sugar mais plus mélodique, avec une basse et une guitare plus discrètes, séduit le monde entier et s’écoule par millions; le premier single, "Scar Tissue", entre directement dans le top ten, et les singles suivants obtiendront le même accueil, tandis que l’album accumule les prix et les certifications. La tournée commence en mai et juin 99 par quelques concerts privés puis le groupe enchaîne sur une tournée mondiale colossale d’un an et demi, jusqu’à l’automne 2000. Ils reversent les bénéfices de leurs shows à des oeuvres caritatives et à des associations. Le succès du groupe est énorme et international. Leur musique touche un public de plus en plus large. En 2001, ils ont déjà commencé à travailler sur un prochain disque; ils effectuent une mini-tournée en Europe, et jouent deux nouveaux titres, "Universally Speaking" et "Fortune Faded". En mars 2002, alors que le groupe finit l’enregistrement d’un nouvel album, Chad effectue quelques drums clinics en Angleterre, durant lesquels il fait découvrir au public des nouveaux titres fraîchement mis en boîte.

En juin de la même année, ils commencent une longue tournée de promotion pour leur album By The Way, qui sort en juillet 2002 et se classe immédiatement n°1 des charts de plusieurs pays. Cet album plein de diversité, aux sonorités mélodiques, à l’atmosphère colorée, surprend une grande partie du public, mais prouve définitivement le génie artistique des Chili Peppers et rend hommage à leur propre culture au travers des diverses influences qui transparaissent dans leur musique. La tournée est triomphale, dans des salles de 18000 personnes remplies au comble, et durera jusqu’à l’automne 2003. Les certifications pleuvent, By The Way est partout dans le monde album platine, or, double ou même triple platine. En janvier 2003, pour l’anniversaire du groupe, EMI reédite les 4 premiers albums avec en bonus quelques morceaux inédits et des commentaires de Flea.

 

« By The Way »

En juillet 2002, leur huitième album studio, « By The Way », fait un carton dans les charts. Un million d’exemplaires sont vendus la première semaine. John Frusciante s’implique plus dans la construction d’un « son » pour le groupe, notamment en écrivant des parties de claviers où des arrangements pour cordes sur certaines chansons. La tournée de soutien pour cet album dure 18 mois pendant lesquels les R.H.C.P sillonnent le monde entier. Trois dates au Hyde Park de Londres font d’eux les recordmen 2004 du box office concerts. Plus de 250.000 personnes assistent à ces trois shows, qui sont enregistrés et donneront lieu à un double album « Live In Hyde Park » en 2004. Cet album contient deux chansons inédites: « Rolling Sly Stone et Leverage of Space.


Enfin numéro 1 en France avec « Stadium Arcadium »

En mai 2006, sort « Stadium Arcadium », toujours produit par Rick Rubin. Il s’agit d’un double album de 28 pistes qui entre directement à la première place du top album aux USA et permet au R.H.C.P d’accrocher pour la première fois la première place des ventes d’album en France. Les critiques sont excellentes elles aussi et les singles « Dani California », « Tell me Baby », « Hump de Bump », se vendent comme des petits pains et voient leurs vidéos tourner en boucle .



Suite a cet album, ils tournent dans le monde entier pendant plusieurs mois, participant notamment au Live Earth à Londres (Stade de Wembley). En février 2007, « Stadium Arcadium » remporte cinq Grammy Awards.


Une longue pause

A la fin de la tournée « Stadium Arcadium », les membres du groupe décident de prendre une pause bien méritée. Anthony Kiedis veut prendre soin de son fils et cherche à produire une série TV inspirée de son autobiographie, Flea a entamé des études de musicologie dans une université californienne, John Frusciante enregistre des albums solos dans un style psyché très personnel et Chad Smith s’amuse dans un supergroupe nommé Chickenfoot avec Joe Satriani, Sammy Hagar et Michael Anthony.

 

Rien ne peut plus les ralentir sur la voie qu’ils se sont tracé: les Red Hot Chili Peppers sont devenus indestructibles, et ne comptent pas s’arrêter là; Anthony : "J’ai le sentiment que le meilleur est encore à venir, que ce qui s’ouvre à nous va être meilleur encore en termes créatifs." Flea: "Je sens que j’ai encore un tas de trucs à faire passer, et ça me fait vibrer. Mon rêve le plus cool, c’est de me voir jouer à 97 ans".

 

Leur dernier enregistrement date de septembre 2008, avec un featuring sur l’album George Clinton and his Gangstas of Love pour une reprise de Let’s The Good Times Roll.